Le secret des nomades (Loredan)

COURTE NOUVELLE
Voilà une nouvelle nouvelle^^ ! le sujet était :

Ecrivez un texte exploitant l'un des deux départs suivants (au choix):

1) Je m'éveillai, ce matin là, dégoulinant de sueur. Le souffle court, je me dressai rapidement pour jeter un oeil aux alentours; ce n'était pas un cauchemar: la plaine était déserte, ils étaient partis...

ou

2) Il s'éveilla, ce matin là, dégoulinant de sueur. Le souffle court, il se dressa rapidement, pour jeter un oeil aux alentours; ce n'était pas un cauchemar: la plaine était déserte, ils étaient partis...

Bonne lecture, et lâchez-vous sur les critiques ;-)







Je m'éveillai, ce matin-là, dégoulinant de sueur. Le souffle court, je me dressai rapidement pour jeter un œil aux alentours ; ce n'était pas un cauchemar : la plaine était déserte, ils étaient partis... Je tentai de me raisonner : ils n’avaient pu creuser une distance significative ; le soleil se levait à peine, ils devaient avoir repris la route depuis moins d’une heure. Et pourtant, nul indice qui ne confortât l’autre hypothèse, celle qu’ils s’étaient purement volatilisé. Des tentes, des bêtes, du feu, nulle trace. Au loin, la plaine, baignée des lueurs pastel de l’aube, s’étalait, désertique et vide, sans qu’aucun nuage de poussière ne trahît la caravane des nomades. Etaient-ils à ce point protecteurs de leurs secrets pour user de leurs pouvoirs en présence d’un intrus ? Mais la ghilde m’avait envoyé en mission, me considérant comme le plus apte. Je devais réussir. Toutefois, avec ce que j’avais appris des bédouins, il me fallait effectuer une tâche qui me déplaisait, certes, mais dont la négligence me conduirait droit à l’échec.

*

Le lien télépathique se tendit, puis se brisa net. Fiel se prit la tête à deux mains, chancelant sous l’effet de la douleur soudaine qui lui vrilla les tempes. Ce n’était pas la première fois qu’il perdait contact, mais jamais la violence du choc n’avait été aussi ressentie. Gals, qui suivait avec lui l’avancée de l’agent, paraissait comme lui avoir ressenti la rupture du lien. Fiel jeta un coup d’œil lourd de signification à son coéquipier. Le contact avait été rompu, il faudrait faire un rapport au supérieur. Sans compter qu’ils suivaient la mission la plus importante du moment. Et qu’ils avaient perdu contact avec le meilleur agent de la ghilde. Non, il y avait vraiment des jours où il aurait mieux fallu rester sous la couette…
Fiel était entré dans la ghilde à l’âge de dix-sept ans, après une adolescence mouvementée dont il préférait oublier les péripéties. La ghilde, obscure organisation implantée dans chaque nation des Terres de l’Est, disposant d’une sphère d’agents haut placés qui la laissait agir comme elle l’entendait. Depuis trois saisons, Fiel était passé au rang de Méditant : par une magie secrète inculquée par les maîtres de la ghilde, il suivait les meilleurs agents du service, les Exécutants, dans leurs missions. Depuis une semaine, il avait été chargé de garder contact avec le plus brillant d’entre eux, Autemn. Le suivre pas à pas au cœur du lointain Fezzan, où la ghilde l’avait envoyé pour en apprendre plus sur le secret des bédouins. Rendre compte de sa progression aux supérieurs à la nuit close, tandis qu’un autre Méditant le remplaçait pour la nuit. Les missions que l’on confiait à l’élite étaient les plus risquées, cela allait de soi. Se voir proposer de suivre Autemn dans sa quête revenait pour un Méditant à un vigoureux coup de pouce dans sa carrière au sein de la ghilde. Echouer constituerait en revanche la preuve de sa médiocrité, et d’aucuns y verraient la trace d’une possible félonie. Dès lors, plus question d’ascension : on était écarté de tout pouvoir, relégué à un poste subalterne. Ou éliminé, quand on en savait trop.
Or, la mission d’Autemn était de prime importance, et sa réussite impérative. La ghilde enquêtait depuis plusieurs années sur le peuple nomade du Fezzan, qui avait établi un comptoir commercial à l’extrême sud de leur territoire, à la frontière avec la puissante nation séjilienne ; comptoir dont le dynamisme avait alerté la ghilde : le peuple des bédouins n’était-il pas considéré comme une civilisation primitive, aux ressources limitées et aux préoccupations négligeables ? Des agents s’étaient penchés sur la question… et n’avaient rien découvert. Aucun Exécutant n’était revenu des plaines désertiques, le désert gardant jalousement le secret des bédouins. Autemn avait alors été sollicité.

Gals s’était chargé d’avertir le supérieur, et ils furent convoqués dans son bureau. L’entrevue fut houleuse. Au bout d’une vingtaine de minutes, les cris se firent moins fréquents, et les menaces commencèrent à pleuvoir. Seulement, cette fois, elles étaient à prendre au sérieux.

*

Je deviens fou. La magie des bédouins me fait errer dans ce maudit désert. Ils m’ont ensorcelé. Voilà leur secret : ils ne se défendent pas. Ils n’en ont pas besoin, le désert le fait à leur place. Ces foutus djinns… La ghilde devra se contenter de ça. Je rentre au pays. Le pouvoir des bédouins, c’est leur terre, et ses sables hantés par les esprits. Leur secret, les djinns. Les âmes de leurs morts. Leurs âmes.


°°°


Le supérieur donna à Fiel une dernière chance. Une promotion à double tranchant. Il fut nommé Exécutant, et on l’envoya enquêter sur la disparition en mission du meillleur élément de l’élite de la ghilde. Ce dernier refit surface dix jours après la perte de contact, émergeant péniblement des sables miroitants du désert. Fiel, lui, ne revint jamais.

Ca vient des Rivages, non?

Bonne déduction
Et ton avis ?

J'aime beaucoup, toujours aussi bien! A quand d'autres textes?

Une fois par mois, avec l'atelier des Rivages
Sinon, je vais bientôt poster le prologue de mon bouquin, et ce soir, j'ai écrit une page sur "Début de la Troisième Guerre Mondiale", du concours de nouvelles

Ouais, je te dirais ma critique ici, mais attention, j'en ai ecrit une aussi, et en ce moment deux ou trois histoires, sur les deux forums consacres a l'ecriture...Si tu veux voir.

J'aime toujours autant les chutes (et oui je me répète) sauf elles sont vraiment bien faites. Très bon, bravo!

Euh...Ya pas de textes a toi dans le concours...

Il arrive ! j'ai fini la version manuscrit hier... je pense le poster vers 16h

Que a ce moment la?

Ohh, je suis decue, t'a regarde le mien?

Ecoute, j'ai quelques heures de trou le vendredi, donc j'en profite pour aller au cdi... mais je te promets que je lirais tes textes ce soir ;-) ou une partie en tout cas^^ sa dépendra de l'ampleur de ton oeuvre